RetraiteBooster ses revenus grâce au cumul emploi-retraite sans plafond : bonne ou...

Booster ses revenus grâce au cumul emploi-retraite sans plafond : bonne ou mauvaise idée ?

Avec l’automne reviennent les projets et les calculs de fin d’année. Nombre de retraités envisagent de reprendre une activité, attirés par le cumul emploi-retraite sans plafond. Présenté comme un moyen d’augmenter ses revenus, ce dispositif séduit autant qu’il interroge. Car derrière la promesse d’un gain total, les effets réels sur le portefeuille restent contrastés. Voyons tout cela de plus près.

À lire absolument :

  1. Retraités à revenus modestes : un allègement de 600€ méconnu grâce à la CSS
  2. Petites retraites : 6 aides financières qui pourraient booster vos revenus dès aujourd’hui
  3. Comment je gagne 4 205 € par mois à la retraite à 77 ans grâce à un choix de carrière audacieux

Cumul emploi-retraite en 2025 : ce que prévoit la nouvelle règle

Depuis la réforme, le cumul intégral repose sur un principe simple : percevoir sa pension tout en travaillant, sans limite de revenus. Pour y avoir droit, il faut avoir liquidé toutes ses pensions – base, complémentaire et, s’il y a lieu, étrangères. Cette liquidation totale est la clé du dispositif.

Ceux qui ne remplissent pas cette condition restent soumis au cumul plafonné : la somme des revenus d’activité et des pensions ne peut dépasser 160 % du Smic brut annuel ou le dernier salaire moyen, selon le montant le plus élevé. Au-delà, la pension est suspendue jusqu’au retour sous le seuil.

Le taux plein est atteint à 67 ans ou lorsque la durée de cotisation est complète. Les carrières longues ne garantissent pas l’accès au cumul intégral. La Cnav et Agirc-Arrco exigent la preuve de liquidation de tous les régimes. En cas d’oubli, certains retraités voient leur pension suspendue, parfois rétroactivement.

Un atout pour vos revenus ? Les gains réels et les leviers à considérer

Le cumul intégral offre la possibilité d’un revenu global sans plafonnement. Une perspective séduisante, mais qui doit être nuancée par la fiscalité. L’ajout du salaire à la pension augmente souvent le revenu imposable et peut faire franchir une tranche supérieure.

Bonne nouvelle toutefois : l’abattement fiscal de 10 % est finalement maintenu sur les pensions, un allègement bienvenu qui limite partiellement la hausse d’impôt. Le salaire, lui, s’ajoute en totalité au revenu du foyer.

Les prélèvements sociaux réduisent encore le gain net : la pension supporte CSG, CRDS et cotisation maladie, tandis que le salaire reste soumis aux charges classiques. S’y ajoutent les coûts indirects liés à la reprise d’activité (transport, repas, matériel). Le gain final dépend donc étroitement du profil fiscal et social de chacun.

ProfilConditions de cumulEffet fiscal et socialGain net estimé
Taux plein, liquidation complèteCumul intégralHausse possible du TMI+25 à +40 %
Liquidation incomplèteCumul plafonnéPension partiellement suspendue+5 à +15 %
Activité indépendanteCumul intégral, charges variablesPas de droits complémentairesVariable
Reprise chez ancien employeur < 6 moisPension suspendueCumul interdit durant la période0 %

Les chausse-trapes du dispositif : ce que vous pouvez y perdre

L’augmentation du revenu total entraîne souvent une hausse de la fiscalité globale. Certains retraités perdent ainsi des exonérations locales (taxe foncière, taxe d’habitation résiduelle) ou voient leur taux de CSG relevé. Le revenu fiscal de référence peut aussi rendre inaccessibles certaines aides sociales.

Autre écueil : la règle des six mois dans le privé. Une reprise d’emploi chez l’ancien employeur avant ce délai entraîne la suspension de la pension de base, voire complémentaire. Ce délai ne s’applique pas à un nouvel employeur. Quelques secteurs, comme la santé ou l’éducation, bénéficient de dérogations, mais elles doivent être vérifiées auprès de chaque caisse.

Organiser sa reprise : optimiser le cumul et éviter les désillusions

Toute reprise doit être signalée à la Carsat dans le mois, faute de quoi la pension peut être suspendue. Le choix du statut — salarié, indépendant, micro-entrepreneur — influence directement cotisations et fiscalité. Les indépendants conservent une souplesse de gestion, mais au prix d’une variabilité des revenus.

Depuis 2023, le cumul intégral ouvre de nouveaux droits à la retraite de base, plafonnés à 2 355 € brut par an en 2025, versés après cessation définitive d’activité. Le cumul plafonné, lui, n’en crée aucun.

Avant toute reprise, il convient d’évaluer :

  • La compatibilité de l’activité avec son état de santé et son rythme de vie
  • Le coût réel des frais annexes (déplacements, repas, équipement)
  • L’impact fiscal et social global du revenu additionnel

Un cumul bien anticipé peut renforcer le pouvoir d’achat. Mal préparé, il risque d’aggraver la charge fiscale et d’effacer une partie du gain annoncé. Le “sans plafond” n’est pas une promesse de richesse, mais une liberté à manier avec discernement.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Dernières publications

📩 Ne ratez plus les infos qui comptent pour vous

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez des conseils pratiques et des actus essentielles sur :

  • 💼 Votre carrière 

  • 🧓 La retraite

  • 🚀 Les tendances du marché

  •  

1 à 2 emails par semaine. Désinscription possible à tout moment, en 1 clic en bas de chaque newsletter