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Rémunération : pourquoi 4 Français sur 10 préfèrent des versements de salaire en plusieurs fois?

La mensualisation du salaire, instaurée il y a plus de quarante ans, ne fait plus l’unanimité. D’après une enquête menée par Ipsos pour PayFit, 39 % des salariés aimeraient percevoir leur rémunération en plusieurs fois chaque mois. Une aspiration qui traduit à la fois une recherche de souplesse budgétaire et un signe des tensions économiques que subissent de nombreux travailleurs. Décryptage.

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Un modèle de versement remis en question

Pour une partie croissante des actifs, le salaire versé une fois par mois ne suffit plus à maintenir un équilibre financier régulier. L’étude, fondée sur les réponses de 650 salariés, révèle que 20 % souhaitent être payés deux fois par mois, 13 % à la demande et 6 % chaque semaine.

Fréquence de versement souhaitéePourcentage de salariés concernés
Bi-mensuel20 %
À la demande13 %
Hebdomadaire6 %
Total intéressés39 %

Ce changement de perception du salaire traduit un besoin de maîtrise face à des dépenses dont les échéances s’échelonnent tout au long du mois. Beaucoup de salariés évoquent le souhait de lisser leurs paiements pour éviter les découverts et gérer plus sereinement leur trésorerie.

Les jeunes actifs en tête de cette évolution

La demande de flexibilité est particulièrement marquée chez les 18-34 ans : 59 % d’entre eux se disent favorables à un versement fractionné, soit vingt points de plus que la moyenne.

Pour ces jeunes actifs, souvent confrontés à des charges fixes élevées et à une précarité persistante, le paiement en plusieurs fois favorise une meilleure gestion des dépenses quotidiennes.

Firmin Zocchetto, cofondateur de PayFit, y voit le signe d’une transformation du rapport à l’argent : « Les jeunes considèrent que l’entreprise détient temporairement une somme qui leur appartient. Être payés plus fréquemment leur permet de gérer plus librement leurs finances et d’éviter des frais bancaires. »

Cette évolution est également portée par la culture du temps réel : paiements instantanés, gestion budgétaire via applications mobiles, accès immédiat à l’information financière.

Un marqueur de fracture sociale

Le rapport au salaire reflète aussi les inégalités économiques. Les salariés des catégories populaires sont deux fois plus nombreux que les cadres à souhaiter une modification du rythme de versement. Pour eux, la flexibilité n’est pas un confort, mais une nécessité économique.

Cette tendance traduit un double mouvement :

  • Celui d’une génération en quête d’autonomie financière
  • Celui de travailleurs pour qui la souplesse est devenue un outil de survie budgétaire

Le versement fractionné s’impose ainsi comme un indicateur des tensions qui traversent le monde du travail, entre aspiration à la liberté et contraintes matérielles croissantes.

Un droit encore peu exercé : l’acompte sur salaire

Le Code du travail permet à tout salarié de demander un acompte correspondant au travail déjà effectué. En théorie, cette possibilité garantit une certaine flexibilité. Dans les faits, elle reste marginale.

Selon l’étude, 29 % des 18-34 ans ont déjà formulé une telle demande, contre 18 % pour l’ensemble des actifs. Deux tiers des requêtes proviennent d’hommes, dont le revenu moyen est inférieur de 500 euros à celui des salariés n’ayant jamais sollicité d’acompte.

À titre de repère, le salaire moyen en France en 2025 s’élève à environ 2 600 euros nets par mois, ce qui replace ces écarts dans un contexte salarial plus large.

Les freins sont multiples : démarches administratives lourdes, sentiment de gêne, crainte d’être jugé. Malgré les outils numériques proposés par des plateformes comme PayFit, la culture de la mensualisation demeure profondément ancrée.

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