Le versement de la retraite complémentaire Agirc-Arrco du mois de novembre interviendra ce lundi 3 novembre. Une date habituellement associée à la revalorisation annuelle des pensions. Cette année, aucune hausse ne sera appliquée. La décision, rendue publique à la mi-octobre, résulte d’un désaccord persistant entre syndicats et organisations patronales à l’issue du conseil d’administration de l’organisme. Voyons tout cela plus en détail.
À lire absolument :
- Mauvaise nouvelle pour Agirc-Arrco : grosse déception avec les pensions qui n’augmenteront pas en novembre
- Agirc-Arrco : 13 millions de retraités privés de la revalorisation malgré l’inflation !
- Agirc-Arrco : la vérité sur l’aide vacances attendue par de nombreux retraités
Cliquez pour découvrir le résumé :
Une revalorisation annulée après un blocage des négociations
Depuis la fusion des régimes Agirc et Arrco, le mois de novembre marque traditionnellement l’ajustement du montant des retraites complémentaires du privé. En 2025, cet ajustement n’aura pas lieu. Le conseil d’administration de l’institution n’a pas réussi à trancher entre les propositions de revalorisation soumises par les différentes parties.
La fourchette réglementaire, définie en fonction de l’inflation, permettait une hausse comprise entre 0,2 % et 1 %. Faute d’accord, la revalorisation est donc restée bloquée à 0 %.
Un contexte politique et budgétaire tendu
Ce gel s’inscrit dans un climat particulier, marqué par la suspension de la réforme des retraites. Cette décision a restreint les marges financières du régime complémentaire et fragilisé les discussions entre partenaires sociaux. Les représentants du patronat ont considéré qu’une revalorisation, même limitée, risquait d’alourdir une dépense sociale déjà sous pression.
Les syndicats, pour leur part, défendaient une augmentation plus proche du taux d’inflation afin de préserver le pouvoir d’achat des retraités. Le désaccord sur l’ampleur de la hausse à appliquer a conduit à l’absence de décision, et donc à l’absence de revalorisation pour novembre.
Les positions divergentes des partenaires sociaux
Les discussions du mois d’octobre ont opposé deux approches :
- Les organisations patronales (Medef, CPME, U2P) ont défendu un taux minimal de +0,2 %, estimant qu’il fallait préserver l’équilibre du régime dans un contexte de déficit public
- Les syndicats ont plaidé pour une hausse de +1 %, considérant qu’une revalorisation symbolique était nécessaire face à la hausse continue des prix
Ce désaccord a abouti à un statu quo, laissant près de 14 millions de retraités sans revalorisation pour le mois de novembre.
Des conséquences concrètes pour les retraités
Même modeste, une revalorisation aurait eu un effet direct sur le montant versé chaque mois. Pour une pension moyenne estimée à 540 euros, le gain aurait pu varier entre 1 et 6 euros mensuels selon le taux retenu.
| Taux de revalorisation envisagé | Montant moyen de la pension (540 €) | Gain mensuel estimé | Gain annuel estimé |
|---|---|---|---|
| 0 % | 540 € | 0 € | 0 € |
| 0,2 % | 541,08 € | +1,08 € | +12,96 € |
| 0,6 % | 543,24 € | +3,24 € | +38,88 € |
| 1 % | 545,40 € | +5,40 € | +64,80 € |
L’absence d’ajustement peut sembler minime, mais elle s’ajoute à une inflation persistante, notamment sur les produits de première nécessité, et fragilise le pouvoir d’achat des retraités aux revenus modestes.
Vers un nouveau gel en 2026 ?
Le blocage observé au sein de l’Agirc-Arrco pourrait annoncer une tendance plus large. Selon plusieurs sources proches de l’Assurance retraite, un gel des pensions de base est envisagé pour janvier 2026, sous réserve des décisions à venir au Parlement.
Ce scénario, encore incertain, souligne la difficulté pour les partenaires sociaux et les pouvoirs publics de concilier la maîtrise des dépenses et la préservation du niveau de vie des retraités, alors que se profilent déjà les conséquences d’un gel des pensions en 2026.
Pour les assurés Agirc-Arrco, le mois de novembre se soldera donc par une stabilité totale des montants versés, dans un climat de prudence budgétaire et de tensions sociales persistantes.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.