La Contribution sociale généralisée s’apprête à prendre davantage de place dans les pensions en 2026. Le maintien des seuils d’imposition, gelés malgré l’inflation, provoquera un glissement automatique vers le taux maximal pour une part importante des foyers. Cette bascule, purement mécanique, n’entraînera aucune hausse de revenu net. Les retraités aux revenus modestes seront exposés en premier. Le gouvernement parle de stabilisation, mais la perception d’une ponction silencieuse se renforce. Décryptage.
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Un barème immobile qui influe directement sur les pensions
Le projet de loi de finances acte le gel du barème de la CSG pour 2026, alors que le gel des pensions finalement annulé avait laissé espérer un assouplissement plus large.
Alors que la hausse des prix mesurée par l’Insee aurait normalement permis une revalorisation des seuils, rien ne bougera. Les limites resteront figées au niveau de 2025.
Ce maintien crée un déplacement automatique des contribuables vers les tranches supérieures. Un revenu fiscal de référence légèrement revu à la hausse suffira pour franchir une limite immobile.
La hausse du taux sera immédiate, sans amélioration du niveau de vie. Pour beaucoup de retraités, cette mesure se traduira par une contribution majorée et une atteinte supplémentaire au pouvoir d’achat.
Les paliers de CSG appliqués aux pensions en 2026
La structure progressive de la CSG n’est pas modifiée, mais son application s’en trouvera mécaniquement renforcée.
Voici les niveaux de CSG appliqués aux pensions, tels qu’ils s’appliqueront en 2026 avec des seuils inchangés.
| Niveau de contribution | Personne seule – RFR annuel (bornes inchangées) | Couple – RFR annuel (bornes inchangées) | Particularités du taux |
|---|---|---|---|
| Exonération | Jusqu’à 12 817 € | Jusqu’à 19 660 € | Pas de CSG prélevée sur la pension |
| Taux réduit (3,8 %) | Entre 12 817 € et 16 755 € | Entre 19 660 € et 25 702 € | Prélevé sur la pension brute mais avec abattement spécifique |
| Taux médian (6,6 %) | Entre 16 755 € et 26 002 € | Entre 25 702 € et 39 886 € | Prélèvement intermédiaire appliqué sans exonérations particulières |
| Taux plein (8,3 %) | Au-delà de 26 002 € | Au-delà de 39 886 € | Niveau maximal appliqué sur l’intégralité de la pension imposable |
Ce barème invariable, dans un environnement inflationniste, accentue les risques de franchissement de tranches.
Des effets tangibles pour les retraités aux revenus limités
Les foyers modestes constituent la population la plus exposée à cette translation silencieuse. Certains, jusque-là exonérés, deviendront imposables. D’autres passeront du taux réduit au taux médian, ou du médian au taux plein.
Sans gel, les limites auraient logiquement augmenté. Les valeurs attendues — mais non appliquées — auraient été :
- Exonération portée à 13 073 € pour une personne seule et 20 054 € pour un couple
- Taux réduit étendu jusqu’à 17 089 € (seul) et 26 216 € (couple)
- Taux médian relevé jusqu’à 26 523 € (seul) et 40 683 € (couple)
L’écart entre ces seuils théoriques et ceux qui resteront en vigueur accentuera une diminution du revenu disponible pour de nombreux ménages.
Selon l’Insee, près de 5,1 millions de retraités supportent déjà le taux de 8,3 %. Ce chiffre pourrait progresser sensiblement dès 2026.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.